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Senhime (千姫) est un des personnages de Gate 7 apparaissant dans le quatrième volume de la série. Lors de sa première apparition on la découvre au côté de son frère Iemitsu Tokugawa, alias Yû Aoi au Lycée Nishijin.
Elle intègre ce lycée suite à son transfert de Tokyo vers Kyoto. Tout comme son frère elle se présente sous un faux nom, Chiya Aoi, et apparaît sous les traits d'une très jolie jeune fille gracieuse, naïve et enjouée.
Pourtant, là encore, comme pour son frère, cette apparence est trompeuse.
Senhime est en réalité venue à Kyoto pour s'amuser et profiter du spectacle des jeux macabres de son frère.
Elle est l'un des nombreux fameux personnages historiques de la fin de l'ère Sengoku au Japon (XVI° siècle) qui apparaît dans ce manga.

Description du personnage[]

Histoire[]

Oni et pouvoir[]

Anecdotes[]

Le prénom de Senhime se compose de deux kanjis, 千 (sen) qui désigne le chiffre "1000" et 姫 (hime) qui signifie "princesse". Le kanji de "hime" était généralement accolé au prénom de toutes les dames de la noblesse à l'époque Sengoku.

Le nom de famille qu'utilise Senhime et Iemitsu Tokugawa pour le lycée est le nom Aoi (あおい).

Le nom Aoi pourrait être une allusion à l'emblème (le mon) des Tokugawa. En effet, ce dernier, représente trois feuilles dans un cercle et est appelé le Maruni-mitsubaaoi[1], littéralement « Cercle autour de trois feuilles de rose trémière ».
Bien qu'identifié à tort à la rose trémière, le « aoi » appartient en réalité à la famille des aristoloches et correspond au gingembre Asarum. Ainsi, en prenant comme nom "Aoi", Senhime se réfère à l'emblème de sa famille.

Senhime 2

Portrait de Senhime

Le personnage de Senhime, comme la majorité des personnages de Gate 7, vient d'un personnage historique, Senhime.

Senhime (千姫), est né le 26 mai 1597, durant l'ère Keichō[2][3]. Elle est la fille du deuxième shogun de la dynastie des Tokugawa, Hidetada Tokugawa et d'Oeyo, ainsi que la petite-fille du premier shogun, Ieyasu Tokugawa, du daimyo Nagamasa Azai et d'Oichi la soeur d'Oda Nobunaga.
Elle venait d'une fratrie de 7 enfants dont elle était l’aînée. Ses soeurs étaient Tama-hime, Katsu-hime, Hatsu-hime et Masako qui épousa l'empereur Go-Mizunoo et fut la mère de l'impératrice Meishō. Ses frères était le troisième shogun Tokugawa, Iemitsu Tokugawa et Tadanaga Tokugawa.

Statue de Senhime

Statue de Senhime

En 1603, alors qu'elle est âgée de 6 ans son grand-père, le shogun Ieyasu Tokugawa la marie à Hideyori Toyotomi de 4 ans son aîné.
En effet, Hideyori Toyotomi était le fils de Hideyoshi Toyotomi. En 1598, lorsque ce dernier décède, son fils étant encore enfant, il laisse l'administration du Japon au Conseil des cinq régents, parmi lesquels Ieyasu Tokugawa est celui qui possède la plus grande autorité.
Après avoir vaincu les autres régents menés par Mitsunari Ishida lors de la bataille de Sekigahara, Ieyasu contrôle de facto le Japon, et initie le shogunat Tokugawa à Edo en 1603. L'objectif politique d'Ieyasu est de mettre en place un régime permanent et stable, et le fait que le clan Toyotomi soit nominalement supérieur à lui devient un problème.
Avec ce mariage Ieyasu espèrait que loyauté de Hieyori et du clan Toyotomi envers le clan Tokugawa soit assurée.
Pour autant, en dépit de cette alliance, Ieyasu ne cesse de voir en Hideyori un danger potentiel pour son shogunat.
Ainsi, lorsqu'en 1614 Hideyori fait reconstruire le château d'Osaka, où il réside avec son épouse Senhime et sa mère Yodo-dono, et ainsi qu'un sanctuaire proche du château dans lequel il fait placer une cloche avec l'inscription « Puisse l'État être pacifique et prospère ; à l'Est il salue la pâle lune, et dans l'Ouest fait ses adieux au soleil couchant. », Ieyasu Tokugawa, dont le siège du pouvoir se trouve dans les provinces orientales, interprète ceci comme une insulte, et la tension commence à grimper entre le shogunat nouvellement établi et le clan Toyotomi.
En novembre de cette même année, Hideyori commence à rassembler une force composée de rōnin et d'ennemis des Tokugawa à Ōsaka, dont le fameux Yukimura Sanada. C'en est trop pour Ieyasu qui envoie ses troupes régler le problème lors du siège d'hivers du château d'Osaka[4].
Le 22 janvier 1615, le siège hivernal prend fin, Hideyori Toyotomi promettant de ne pas lever de rébellion, et autorisant le comblement des douves du château d'Ōsaka.
Mais en avril 1615, Ieyasu apprend que Toyotomi ressemble à nouveau des troupes et a cessé de combler les douves du château d'Osaka. Cette fois-ci c'en est trop et le siège reprend. Il aboutira sur la victoire des Tokugawa et le suicide de Hideyori et de sa mère Yodo-dono.

Lettre de Senhime

Lettre écrite de la main de Senhime

Senhime, alors âgée de 19 ans, sera quant à elle autorisée à quitter le château. Elle demandera et obtiendra de son grand-père d'épargner sa belle-fille (fille de Hideyori et d'une concubine), Naahime, âgée de 7 ans.
La petite fille pourra quitter à son tour le château et sera envoyée comme nonne au temple de Tokei-ji[5][6].
En 1616, Ieyasu remarie Senhime avec Tadatoki Honda, le petit-fils de Tadakatsu Honda, l'un des quatre rois célestes des Tokugawa.
Peu avant ce mariage, selon une fameuse anecdote tenant probablement de la légende, le daimyo Naomori Sakazaki[7], assisté de Ishimi Tsuwano han[8] tenta de kidnapper Senhime afin d'empêcher son mariage et de lui-même pouvoir l'épouser.
Cependant, le plan fut révélé et Naomori fut tué ou dû se suicidé.
Les historiens ont longtemps supposé que Naomori était celui qui avait sauvé Senhime lors du siège du château d'Osaka, pensant ainsi obtenir la main de la princesse comme annoncé par Ieyasu Tokugawa.
L'histoire prétend aussi que Senhime aurait refusé d'épouser Naomori au visage brûlé, lui préférant le beau Tadatoki. Toute cette version des faits est aujourd'hui mise en doute.
Senhime épousa donc Tadatoki Honda qui reçut en dot de la mariée 100 000 koku.

Sanctuaire de Senhime

Sanctuaire dédié à Senhime à Himeji

En 1617, le couple s'installa au château d'Himeji. En effet, cette année là, Tadamasa Honda, le père de Tadatoki, et sa famille héritèrent du château. La famille Honda fait construire de nouvelles annexes au château dont une tour spécialement pour Senhime.[9]
Senhime fuit très appréciée des habitants d'Himeji qui lui dédièrent même un temple après sa mort.
Le couple a de bonnes relations, et ils auront deux enfants, une fille Katsuhime et un fils Kōchiyo.
Cependant en 1621, Kōchiyo décède à l'âge de 3 ans. Cinq ans plus tard en 1626, Tadaoki alors âgé de 30 ans décède à son tour de la tuberculose. Cette même année voit le décès de la mère de Senhime, Oeyo, et de la mère de Tadaoki.
Suite à toutes ces tragédies et à présent veuve, Senhime se coupe les cheveux et se fait nonne bouddhique, comme il était généralement la tradition pour les veuves à l'époque. Elle prend alors le nom de Tenjuin (天树院) et retourne à Edo (actuel Tokyo) ou elle demeurera jusqu'à la fin de sa vie.
Pour autant Senhime ne resta pas cloîtré et eut de nombreux contacte avec les temples de Tokei-ji et de Mantoku-ji qui était alors les deux seuls temples du Japon offrant un refuge aux femmes menacées ou maltraitées. Senhime s'inspira du système de divorce mis en place à Tokei-ji pour établir un système similaire à Mantoku-ji, un temple de l'époque Kamakura fondé par les Tokugawa à Gunma-ken.

Tombe de Senhime

Tombe de Senhime au Chion-in, Kyoto

En 1642, Senhime demanda à Naahime, depuis devenue abbesse de Tokei-ji sous le nom de Tenshu, de sauver les femmes du clan Hori ayant trouver refuge chez elle.
En effet, Kato Akinari daimyo d'Aizu qui avait massacré tous les hommes du Clan Hori comptait en faire de même avec les femmes. Ces dernières se réfugièrent au Tokei-ji. Mais, sans prendre en compte le droit d'asile du temple, Kato envoya ses hommes assassiner ces femmes. Naahime s'interposa fermement menaçant de se suicider. Les hommes durent repartir et Senhime insista et obtint que Kato Akinari soit puni.
Le shogunat Tokugawa accorda aussi, en protection, au temple de Tokei-ji un droit extra-territorial.
Le 11 mars 1666 Senhime mourut à l'âge de 69 ans.
Senhime demeure une figure historique appréciée au Japon. On la retrouve dans des mangas comme The Yagyu Ninja Scrolls: Revenge of the Hori Clan, ou dans le jeu video Kessen.

Références[]

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